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Gérer la différence culturelle... y compris la nôtre

Étienne Lavoie, Jacques Proulx et François Jobin : chacun, à sa manière, contribue à faciliter l'intégration des personnes immugrantes qui s'installent à Sherbrooke.
Étienne Lavoie, Jacques Proulx et François Jobin : chacun, à sa manière, contribue à faciliter l'intégration des personnes immugrantes qui s'installent à Sherbrooke.

Delphine Naum

En juin 2007, le gouvernement du Québec décernait à la Ville de Sherbrooke le prix Maurice-Pollack pour les mesures qu'elle a mises en place pour faciliter l'intégration des personnes immigrantes au sein de sa population. Ce succès est en partie dû au soutien du Département de psychologie de l'UdeS. 

Au Canada, les villes qui accueillent des immigrants sont en général les grands centres urbains, comme Montréal. Parce que les nouveaux arrivants n'ont pas tendance à s'établir en région, le gouvernement du Québec s'est doté d'une stratégie pour les inciter à s'y installer... et y rester. Sherbrooke fait partie des trois villes, avec Gatineau et Québec, ciblées par cette régionalisation de l'immigration.

Sherbrooke est aussi la première grande ville fusionnée à se doter d'une politique d'accueil et d'intégration des personnes immigrantes. Depuis 2004, plusieurs mesures ont été mises en place pour faciliter, notamment, l'accès aux emplois et aux services municipaux aux citoyens issus de l'immigration. «Notre politique implique des changements organisationnels au sein des services municipaux et des arrondissements», indique François Jobin, chef de division au Service des ressources humaines de la Ville de Sherbrooke. «Nous avons vite constaté le besoin de recourir à des ressources professionnelles spécialisées.»

Comment, en effet, s'assurer que les moyens mis en place auront un impact à long terme? La réponse, la Ville l'a trouvée auprès de Jacques Proulx. Professeur au Département de psychologie, il possède une expérience reconnue comme conseiller en gestion de la diversité culturelle auprès, notamment, de l'Organisation des Nations Unies, de ministères québécois et d'entreprises privées. «La Ville nous demandait une expertise, explique Jacques Proulx. Nous lui avons proposé un véritable partenariat.» En échange de précieux conseils, la Ville offre à l'UdeS un laboratoire sans pareil pour un étudiant en psychologie qui veut se spécialiser en gestion de la diversité culturelle.

Embauché par la Ville, étudiant au doctorat, Étienne Lavoie s'efforce de répondre aux besoins engendrés par les changements organisationnels associés à la politique d'accueil. Une de ses tâches est d'élaborer des outils pour améliorer la prestation des services municipaux auprès des personnes immigrées. Il donne entre autres des formations en relations interculturelles aux secteurs qui offrent des services directs à la population : Service de police, Hydro-Sherbrooke, Service des loisirs, etc. L'objectif est d'améliorer le niveau de compétence des employés qui interviennent auprès de personnes immigrées.